French magazine Challenges tracks the career and academic achievements of Esther Duflo, co-founder and co-director of the Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL) and one of only two woman to ever win a Nobel Prize in economics, following her unanimous election by the board of directors as president of the Paris School of Economics.
Excerpt
Une femme prix Nobel pour présider l’Ecole d’Economie de Paris, connue dans le monde comme Paris School of Economics (PSE) : Esther Duflo a été élue à l’unanimité par le conseil d’administration de la prestigieuse institution jeudi 11 janvier. Après un intérim assuré par Jean-Michel Charpin, c’est donc elle qui prend pour cinq ans la succession de Daniel Cohen, décédé en août 2023, qui était cofondateur de PSE en 2006, avec Thomas Piketty, directeur d’études à l’EHESS, économiste et spécialiste des inégalités. Une façon pour elle de rendre ce qui lui a été donné lorsqu’elle peaufinait encore son profil de future star de l’économie, dans une discipline qui compte encore peu de femmes à ce niveau.
Une experte de la lutte contre la pauvreté
Rien d’étonnant si, dans son communiqué, l’économiste franco-américaine a évoqué son « émotion » à l’annonce de son élection. Car, a-t-elle souligné, c’est « une maison où j’ai grandi et découvert l’économie ». Cette normalienne, diplômée de l’EHESS, y a fait ses premiers pas d’économiste, même si c’est au Massachusetts Institute of Technology (MIT) qu’elle a obtenu son doctorat en 1999, et qu’elle a été nommée professeure de lutte contre la pauvreté et d’économie du développement au département d’économie.
Adepte d’une recherche empirique, Esther Duflo a cofondé avec Abhijit Banerjee le J-PAL, laboratoire d’action contre la pauvreté du MIT, dont l’antenne européenne est hébergée à PSE. Ce laboratoire a conduit de nombreuses recherches de terrain pour évaluer les politiques d’aide aux communautés dans le monde. Par exemple, en comparant, sur 200 écoles choisies au hasard, les résultats d’un programme de soutien scolaire dont la moitié bénéficie et l’autre pas. Des études souvent ardues qui démontent assez systématiquement les clichés sur la pauvreté, en mettant en lumière les processus de décision des personnes pauvres en tant qu’agents économiques.